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Mulan - Ching Shih, la reine des pirates

Michelle Yeoh, la légendaire actrice malaisienne cumule les titres de Miss Malaisie (1983), Miss Moombah et Queen of the Pacific (1984), major en ballet de la Royal Academy of Dance de Londres et surtout actrice de films d'arts martiaux et dramatiques où elle fait ses propres cascades et combats depuis 1980. Parmi ses nombreuses récompenses, elle reçut notamment quatre titres français : Chevalier, Officier et enfin Commandante de la Légion d'Honneur ainsi qu'Officier de l'Ordre National des Arts et des Lettres. Sa carrière comporte un grand nombre de succès internationaux comme Tomorrow Never Die, The Lady, Police Story 3, Crouching Tiger Hidden Dragon ou Memoirs of a Geisha. - 2018, Master Z: The Ip Man Legacy, Yuen Woo-ping, Golden Harvest.

Après avoir décortiqué l'histoire de Mulan, en guise à la fois de bonus et d'hommage, j'aimerais faire un aparté sur quelques guerrières emblématiques de l'Asie. Il s'agit bien évidemment d'une sélection arbitraire avec des guerrières sur lesquelles j'estime qu'il y a quelques détails intéressants à découvrir en plus de présenter une combattante impressionnante.

Mais rappelons tout de même que la première guerrière de Chine apparaît sur un os gravé vieux de plus de 3200 ans décrivant la générale Hao Fu dirigeant une armée de 13 000 hommes comprenant au moins un  autre général masculin agissant sous ses ordres. Sa tombe fut d'ailleurs redécouverte intacte en 1976 et est un véritable trésor archéologique comprenant de nombreuses armes comme de grandes haches de combat confirmant son statut et son histoire.

Comme dit précédemment, il y a donc eu des dizaines de guerrières d'exception dans l'histoire de l'Asie (et ailleurs) dont les exploits mériteraient d'être honorés.

 

En vrac, seulement en Chine, il aurait fallu parler de Lin Siniang qui dirigea un groupe de concubines et combattantes d'élite entraînées par ses soins pour libérer à elles seules leur seigneur en échange de leur vie.

Xu Guan était la fille de treize ans d'un gouverneur mineur qui décida de forcer, seule et de nuit, l'armée encerclant sa cité pour aller chercher des renforts et de la nourriture. Elle réussit à convaincre ses alliés et revint à leurs côtés en dirigeant une troupe qui réussit à disperser les assaillants.

Mu Lu lança et dirigea toute une rébellion paysanne contre un seigneur ayant fait exécuter son fils injustement. À la tête d'une troupe de plusieurs dizaines de milliers d'hommes équipés par ses soins, elle prit la capitale de son pays puis captura le magistrat pour le décapiter sur la tombe de son fils.

Ou encore une autre paysanne, Shuo Zhen Chen, qui se déclara impératrice et occupa la majorité de la province de Jiang Xi pendant un temps.

 

Mais comme il faut faire des choix, j'ai sélectionné une ou deux combattantes dans quatre pays d'Asie de l'Est dans des contextes que j'espère intéressants pour de "petits" articles.

Et non, l'image ci-dessus n'a aucun lien mais pour éviter dix mille articles, j'en profite pour caser quelques modèles de combattantes en bonus.

Ching Shih, portrait moderne - Source inconnue.

Ching Shih ( 鄭氏, Madame Ching)

De son vrai nom Shih Yang, Ching Shih fait partie des personnalités les plus connues de celles que nous aborderons puisqu'il s'agit de la célèbre reine des pirates qui terrorisa la mer de Chine.

Du haut de ses trois cents navires transportant une flotte d'hommes, femmes et enfants allant de 20 000 à 40 000 personnes, elle tint tête aux Empires Britannique, Portugais et à la dynastie Qing.

Inspirant encore aujourd'hui un grand nombre d’œuvres, elle est considérée comme la pirate la plus prospère de l'Histoire, dirigea le plus grand équipage au monde et réussit même à mourir de vieillesse dans son lit en tant que femme libre.

 

Née Shih Yang (石陽) en 1775, elle devint rapidement prostituée sur un bateau dédié à cette activité dans la région de Guangzhou (Canton) jusqu'en 1801 où elle épousa le célèbre pirate Zheng Yi après avoir été capturée par ses hommes. Issu d'une lignée de pirates remontant au XVIIème siècle et combattant alors aux côtés de rebelles vietnamiens, celui-ci accorda à sa nouvelle épouse un contrat lui octroyant 50% du contrôle de ses biens et de sa flotte.

Si les raisons de leur mariage varient selon les sources, le couple semblait partager un important esprit calculateur pour augmenter leurs influences respectives. À la mort de Zheng Yi, six ans plus tard, le couple avait adopté un fils, donné naissance à deux autres et accumulé une coalition de 70 000 hommes officiants sur 400 jonques divisées en six flottes distinguables par les couleurs que chacune d'elles abordait : bleu, rouge, vert, noir, blanc et jaune. Depuis 1804, ils étaient eux-mêmes connus comme la Flotte au Drapeau Rouge.

 

Dans les semaines suivant la mort de son époux au Viêt Nam dans un typhon, Ching Shih et son fils adoptif Cheung Po (héritier officiel de Zheng Yi) devinrent amant et elle garda donc le contrôle total de la flotte, Cheung Po étant son second. Bien évidemment, un bien plus complexe jeu politique lui permit d'assurer son pouvoir et mater les conflits avant même qu'ils n'existent comme en fortifiant ses soutiens dans la famille de son défunt époux et de son fils adoptif.

En 1809, elle contrôlait la totalité de la Mer de Chine et les raids de ses hommes s'étendaient jusqu'à l'intérieur des terres, tant que ses jonques pouvaient remonter les cours d'eau. De très nombreux villages côtiers étaient également sous son pouvoir, imposant même des taxes.

S'assurant la fidélité de ses troupes grâce à un partage de pouvoirs entre ses lieutenants, sa coalition s'agrandit davantage, arborant alors 800 bateaux et 1000 jonques échappant à toutes les tentatives du gouvernement pour les capturer et résistant à tous leurs rivaux sur les mers.

 

L'un des faits les plus connus de son règne fut la création du fameux code de la piraterie écrit par Cheung Po, alors devenu son mari. Très strict et encore plus strictement appliqué, ce code destiné à sa flotte était relativement simple.

-Quiconque donnant ses propres ordres ou désobéissant à ceux donnés par un supérieur sera décapité immédiatement.

-Interdiction totale de piller les villages ayant aidé ou fournissant la flotte.

-Tout bien pillé doit être soumis au comptable qui remettra la liste au dirigeant de la flotte. Le "collecteur" d'origine recevra alors 20% de la valeur de ce qu'il a ramené tandis que le reste ira au fond commun.

-Même principe pour les pièces de monnaie dont le surplus sera utilisé pour acheter du matériel pour les autres bateaux ayant eu moins de succès.

Gravure anglaise de 1836 représentant Ching Shih combattant ses rivaux - 1836, auteur inconnu, History of Pirates of all Nations, Edition Lloyd.

Concernant les femmes, le code prévoyait des règles spéciales puisque, pour rappel, la flotte était aussi bien composée de femmes que d'hommes.

Toute prisonnière devait être relâchée (sous rançons pour les plus belles) mais dans les faits, la plupart des pirates gardaient la plus belle captive pour en faire sa femme. Cependant, le code prévoyait qu'un pirate marié devait être fidèle à son épouse.

Tout viol était puni de mort mais les relations consentantes avec les captives étaient également punies par décapitation (et la captive jetée à la mer avec un boulet attaché aux pieds). Apparemment cette partie semblant dure envers les femmes était là pour les dissuader de prendre des risques stupides et venait de l'expérience de Ching Shih en tant que prostituée ayant vu la vie ruinée de jeunes femmes naïves à cause d'enfants nés hors mariage.

Pour finir, la désertion était punie par une oreille coupée si le pirate était rattrapé.

Richard Glasspoole, important observateur pour la Compagnie Britannique des Indes Orientales, écrira en 1805 après avoir été capturé par la flotte que ce code "donna naissance à une force intrépide en attaque, désespérée en défense et inflexible, même en infériorité numérique".

Peinture de Canton (de son vrai nom Guangzhou) aux alentours de 1800 - c.1800, artiste chinois inconnu, aquarelle et gouache sur papier.

Statue de l'empereur Quang Trung (Nguyễn Huệ), second empereur de la dynastie Tây Sơn et l'un des trois frères responsables de la rébellion. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des dirigeants militaires les plus importants de l'histoire du Viêt Nam, notamment grâce à ses stratégies victorieuses pour repousser les invasions de la Chine, du Siam (Thaïlande) et des Khmer (Cambodge). Ses nombreuses lois et plans pour unifier la nation (comme imposer la science, l'écriture et la culture vietnamienne par rapport à la tradition héritée de la Chine) furent coupés net par sa mort soudaine mais il est toujours apprécié aujourd'hui comme l'un des derniers sursauts de fierté nationale avant l'occupation française en 1887 - musée Quang Trung, Quy Nhơn, Viêt Nam.

Il est d'ailleurs à noter que, si les pirates étaient alors si nombreux et efficaces dans les mers de Chine, c'est également pour une raison simple mais souvent oubliée.

 

Revenons en arrière avant l'avènement de Zheng Yi. À la fin du XVIIIème siècle, l'annexion des terres de fermiers par le gouvernement était devenue si importante que le nombre de pêcheurs explosa avant de se transformer en piraterie à cause de la limitation du commerce maritime. Ils cherchèrent rapidement refuge dans la région de Giang Bình (aujourd'hui disparue) au Nord du Viêt Nam, composées d'îles et de villes côtières.

Négligé par le gouvernement vietnamien, ce melting-pot sino-vietnamien devint un paradis de la piraterie avant la révolution des Tây Sơn qui les engagea en tant que mercenaires dans la guerre civile pour renverser la dynastie des seigneurs Nguyễn.

 

La Chine tenta alors d'envahir les Tây Sơn en 1789, une fois qu'ils furent installés au pouvoir. Après les avoir brillamment repoussés le nouvel Empereur, Quang Trung, fit officiellement fait la paix avec son envahissant voisin.

En réalité, le jeune gouvernement vietnamien chercha une façon simple de se venger : il remercia les pirates les ayant soutenus en leur offrant des postes haut placés puis entraîna et équipa les pirates chinois avec la consigne d'engager encore plus de leurs compatriotes.

Leur nombre imposant augmenta encore plus et, en échange de leur entraînement, ils jurèrent fidélité au gouvernement des Tây Sơn et se mirent à bloquer les voies de circulation et à harceler les côtes chinoises.

Cependant, en 1801, le dernier survivant des seigneurs Nguyễn revint avec une flotte impressionnante dans le port de leur ancienne capitale, Phú Xuân (actuellement Huế).

La bataille les opposant à la flotte Tây Sơn et leurs pirates s'acheva sur la quasi-annihilation de ces derniers. Après avoir repris la capitale des Tây Sơn (Thăng Long, aujourd’hui Hà Nội), le nouvel empereur de la dynastie Nguyễn, Gia Long, ne s'allia donc pas aux pirates et lança une grande offensive pour détruire la région de Giang Bình et les repaires qui la gangrenaient.

Cependant, la grande majorité des survivants fuirent vers la Chine pour rejoindre leurs anciens compagnons qui vivaient très bien de leurs larcins contre la dynastie Qing, totalement dépassée.

 

Après des années de guerres internes émergea donc la coalition des pirates menée par Zheng Yi, ancien pion chinois payé par le gouvernement pour soutenir la rébellion des Tây Sơn (afin donc que la rébellion gagne pour les envahir plus facilement par la suite si vous avez suivi).

C'est donc cette forme de guerre froide par pirates interposés entre la Chine et le Viêt Nam qui favorisa leur prolifération gigantesque au point de bloquer totalement toute navigation dans la mer de Chine pendant des années et marquant durablement l’imaginaire collectif quant à l'importance des pirates dans l'Asie du Sud-est.

Tirailleurs vietnamiens de la dynastie Nguyen, tiré de l'article "Une Ambassade Française à Hué en 1874" à l'époque où la France parlait encore du "royaume d'Annam" avec un mélange de mépris et de curiosité - 1878, dessin de J. Lavée du magazine "Le tour du Monde" du 26 janvier (disponible intégralement en fin d'article, passionnant et révoltant à la fois de par les commentaires jugeant la culture locale).

Portrait d'un navire commerçant sous la dynastie Qing. Destinés à naviguer sur les mers pour rejoindre des pays comme Japon, ils pouvaient transporter des milliers de tonnes de produits. - c.1800, William Alexander.

Revenons maintenant en 1808 lorsque le gouvernement Qing lança une importante offensive contre la flotte de Ching Shih qui se solda par un échec si cuisant que les 63 bateaux de guerre impériaux et la plupart de leurs équipages tombèrent aux mains des pirates, faisant grossir leur puissance offensive.

Par conséquent, la suite des combats se fit avec les agents du gouvernement attaquant les pirates à bord de bateaux de pêche achetés pour compenser les pertes de leurs massifs navires de guerre.

 

Deux descriptions de l'impératrice pirate de l'époque la décriront alors comme une petite femme très belle et possédant un mental d'acier et un esprit vif servant de puissantes ambitions (alors même que sa flotte faisait le double de l'armada espagnole et avec cinq fois plus d'hommes que la marine américaine).

 

Le danger viendra en revanche d'un pirate rival, O-po-tae, ayant quitté le service de Ching Shih pour la combattre aux côtés du gouvernement. La pression effectuée par d'autres plus petites flottes permit à ces rivaux d'infliger bien plus de dégâts à l'Impératrice pirate que les actions du gouvernement et les chasseurs de primes anglais et portugais combinés.

Cependant, après avoir particulièrement forcé Ching Shih à battre en retraite, O-po-tae demanda une amnistie au gouvernement par peur de la vengeance de sa rivale.

En fin d'année 1809, Ching Shih (qui avait alors trente-cinq ans) et Cheung Po furent poussés à la confrontation par la flotte portugaise stationnée à Macao lors de la Bataille de la Gueule du Tigre (en portugais : Batalha da Boca do Tigre).

Contre une armée de 760 portugais alliés au gouvernement chinois ayant envoyé des renforts en urgence, plusieurs centaines de vaisseaux pirates combattirent de septembre à janvier dans une série d'affrontements.

Ceux-ci culminant avec la totalité de la flotte de Cheung Po chargeant les troupes portugaises et chinoises. 20 000 pirates à bord de 300 navires se virent infliger une ultime défaite due principalement à leur nombre leur donnant du mal pour manœuvrer sans se gêner mutuellement et offrant un bloc compact facile à viser pour les canons ennemis.

 

Pourtant, la victoire faillit arriver pour les pirates largement supérieurs en nombre jusqu'à ce que José Pinto Alcoforado de Azevedo e Sousa, le capitaine d'artillerie dirigeant les portugais, ne remarque un grand bateau pirate aménagé en pagode au centre de la flotte.

Dirigeant son attaque dessus, il le coula rapidement et les pirates, paniqués, se dispersèrent, les survivants se repliant là où les larges bateaux portugais ne pouvaient les suivre.

Un blocus fut cependant imposé aux pirates et, après deux semaines, Cheung Po finit par accepter l’amnistie proposée depuis le début du conflit lorsque Alcoforado se présenta en personne pour négocier afin de montrer son respect à son rival.

Gravure de Cheung Po Tsai - 1830, Yuan Yonglun (袁永綸).

La reine pirate Lai Choi San (deuxième en partant de la droite) et quelques membres de son équipage. Photo tirée du livre "I sailed with Chinese pirates", autobiographie de l'aventurier, diplomate, businessman, écrivain, photographe et journaliste Aleko Lilius qui accompagna l'équipage pirate durant un temps - 1931, Aleko Lilius.

Présentant la flotte défaite aux responsables du gouvernement chinois les portugais ne demandèrent rien en échange de cette victoire tant espérée, ce qui impressionnât les dignitaires au plus haut point.

Cheug Po accepta d'intégrer la marine impériale en tant que capitaine puis colonel où il combattit les pirates tout en gardant son butin accumulé en tant que pirate. Négociant au nom de son mari, Ching Shih obtint de garder le contrôle de la plupart de ses hommes et bateaux restants en les intégrant au gouvernement ou au commerce du sel.

Elle demanda à être reconnue comme la femme de Cheung Po en 1821 malgré l'interdiction pour les veuves de se remarier. Mais puisque le couple avait eu deux enfants et qu'il s'agissait d'un officiel du gouvernement, sa requête fut acceptée.

 

Après la mort de son époux en 1822, Ching Shih retourna à Macao pour ouvrir une maison de jeu et une maison close ainsi qu'un important contrôle du commerce du sel.

Plus tard, elle servit en tant que conseillère du célèbre Lin Zexu durant la première guerre de l'opium lors des batailles contre l'Empire Britannique en 1839.

Elle mourut finalement à 69 ans en 1844, dans son lit et entourée de sa famille.

Portrait imaginaire moderne et populaire de Ching Shih - Source inconnue.

Les légendes autour de l'Impératrice pirate n'ont pas manqué depuis cent cinquante ans, tout comme celles entourant ses deux époux, tout aussi brillants pirates l'un que l'autre.

Un nombre important d'œuvres de fiction ont repris au moins des parties de leur histoire, mais c'est surtout l'idée de leur légendaire coalition presque invincible de pirates au code mystique que l'histoire a retenu, l'étendant parfois à des aires historiques et géographiques totalement différentes.

 

Cheung Po sera le personnage ayant droit au plus grand nombre d'interprétations grâce à son statut de combattant. On peut par exemple le voir dès 1973 dans le film hongkongais Dà Hǎi Dào (大海盜, Le pirate) où sa vie y est dépeinte.

À Hong Kong également, malgré une période historique fictive, l'antagoniste du film, San Po, est intégralement basé sur lui et sa flotte dans le film Project A (Le Marin des Mers de Chine) réalisé par Jackie Chan en 1983.

Toujours à Hong Kong, la série des Once Upon a Time in China dirigée par le légendaire réalisateur vietnamien Tsui Hark verra Cheung Po s'opposer au mythique Wong Fei-Hung (également interprété par Jackie Chan dans les deux films Drunken Master) en 1994 dans le cinquième opus.

Plus récemment, Scratchman Apoo du manga de piraterie One Piece est influencé par le personnage en possédant une flotte énorme. Et encore en 2015, une série télé hongkongaise, Captain of Destiny (張保仔, Cheung Po Tsai), présentait encore le pirate à travers le voyage dans le temps d'un officier de police du XXIème siècle se retrouvant face à la Flotte du Drapeau Rouge, reprenant ainsi le principe du film The Final Countdown (Nimitz, retour vers l'enfer) puis du manga Zipang.

Dà Hǎi Dào (Le Pirate) DVD - 1973, Chang Cheh/Pao Huseh-li/Wu Ma, Shaw Brothers Studio.

Project A poster promotionnel japonais pour les dix ans du film - 1983, Jackie Chan, Golden Harvest.

Once Upon a Time in China 5 DVD - 1994, Tsui Hark, Golden Harvest.

Drunken Master II poster promotionnel - 1994, Lau Kar-leung, Golden Harvest.

Wanted poster du pirate Scratchman Apoo dans le manga One Piece - 1997, Eiichiro Oda.

Captain of Destiny poster promotionnel - 2015, Leung Choi-yuen/Law Chung-yiu/Sin Chui-ching, TVB Jade.

The Final Countdown poster promotionnel - 1980, Don Taylor, United Artists.

Zipang volume 1 publié chez Kana en France - 2000-2009, Kaiji Kawaguchi, Kodansha.

Coalition des pirates de Chine menée par maîtresse Ching dans le troisième film Pirates des Caraïbes - 2007, Gore Verbinski, Buena Vista Pictures.

Mais évidemment, pour le grand public occidental, c'est à travers un film américain que Cheung Po, et surtout Ching Shih seront popularisés.

En 2007, Ching apparaîtra dans le film Pirates of the Caribbean: At World's End, en tant que l'un des neuf seigneurs pirates et dirigeante de la puissante coalition des pirates de Chine.

Mais hors de cette apparition remarquée, Ching reste un personnage secondaire apparaissant en arrière-plan lorsqu'elle est utilisée, malgré deux pièces basées sur sa vie jouées au théâtre de Toronto en 2000 et 2002. Une série nommée Red Flag librement inspirée de sa vie était également en préparation depuis 2014, mais manifestement tombée dans l'oubli depuis.

Si Cheung Po était effectivement une figure importante de la piraterie, il n'aurait jamais pu devenir aussi célèbre sans la présence de sa femme et il est regrettable que, hormis de nombreux articles comme celui-ci lui étant consacrés, Ching Shih ne bénéficie pas plus de visibilité hormis celle liée à son couple.

 

Loin d'être un modèle à suivre, elle reste pourtant l'une des femmes les plus puissantes de l'Histoire ayant tenu tête simultanément à trois des Empires les plus puissants de son époque.

Alors que l’espérance de vie des plus célèbres pirates ne dépassait que rarement les cinq ans d'activité et se finissait pratiquement toujours dans le sang, elle se maintint à la tête de son armada plus imposante que de nombreuses flottes de pays entiers sans réels heurts, prit sa retraite selon ses termes et continua de prospérer pendant la seconde moitié de sa vie bien remplie.

Photographie de jonques à Guangzhou - c.1880, photo par Lai Afong.

Pour aller plus loin, voici l'arrivée de quelques-unes de mes sources qui seront plus étoffées dans les prochains articles puisque je ne les enregistrais pas toujours jusqu'ici :

Première édition complète de I sailed with Chinese pirates d'Aleko E. Lilius

Copie complète de Huit jours d'ambassade à Hue de Brossard de Corbigny

Partie 1 - La cavalière du Nord

Partie 2 - Le combat d'une femme

Bonus - Khutulun, la lutteuse invincible

Ecrit par Anthony Barone dans Contes et Légendes le 13 Novembre 2020

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