Mulan, poster promotionnel - 1998, Mulan, Barry Cook/Tony Bancroft, Walt Disney Pictures.
Mulan - La cavalière du Nord
La sortie de la première bande-annonce de l’adaptation en live de Mulan par les studios Disney était frustrante pour beaucoup de raisons (que j'évoquerai plus tard) mais il serait hypocrite de dire que c'était une surprise. À première vue, on reste dans la lignée des adaptations fades des classiques de Disney initiée par Le Livre de la Jungle en 2016 (qui était le plus réussi pour le moment). Pas forcément de mauvais films, mais tellement redondants et copiés-collés qu'ils en deviennent parfaitement inutiles tant ils n'ont pas laissé à leur modèle le temps de vieillir assez pour justifier une réadaptation moderne. Sans compter que, dans le cadre d'une adaptation trop "fidèle", les réalisateurs tentent de brèves touches personnelles perdues dans une œuvre qui n'est pas la leur et peuvent alors créer des moments dissonants ratés voir ridicules (je pense à toi La Belle et la Bête avec ton fou faussement gay, tes protagonistes superficiels à l'extrême, tes français hostiles à la culture et ton Paris entre renaissance et Moyen Âge aussi historique qu'un cliché ringard).
En revanche, leur avantage est qu'ils remettent sur le devant de la scène une légende qui peut inciter les plus curieux à creuser les contes d'origine pour savoir quelle adaptation en est la plus proche.
Et ça tombe bien, Mulan étant sans conteste l'un de mes Disney préféré, plongeons-nous dans son histoire et son héritage.
La Chine possède l'un des plus anciens héritages culturels au monde. Si l'unification des six grands États de la région aboutit en -221 pour instaurer le premier empereur Ying Zheng (donnant le nom de son état au pays nouvellement formé : Qin), les premières traces de civilisation émergent dès le XXIème siècle avant notre ère dans la vallée du Fleuve Jaune (Huáng hé).
Son histoire est complexe, impossible à résumer rapidement (et surtout, elle n'est pas le sujet de cet article), mais il faut comprendre qu'en tant que pays immense, ancien, puissant et prospère, elle a une histoire très mouvementée. Que ce soit de l'intérieur par des luttes intestines de pouvoir et des révoltes (comme la période des Trois Royaumes que l'on connaît en France grâce au roman du même nom et à ses adaptations) ou depuis l’extérieur par les envahisseurs, les raids de nations plus pauvres ou ses propres politiques d'expansions agressives, la Chine a connu énormément de perturbations violentes et de guerres depuis plus de deux mille ans.
Depuis la période des Royaumes Combattants (du IVème siècle avant notre ère à la naissance de l'empire Qin deux siècles plus tard), elle fut plusieurs fois divisée et entièrement conquise deux fois par des puissances extérieures (par les Mongols au XIIIème siècle et les Mandchous au XVIIème). Et son histoire militaire est continue lors de la période de déclin renommée "Siècle de l'humiliation" qui s'étend de 1839 (avec les guerres de l'opium contre le Royaume-Uni) à 1945 avec la fin de la seconde guerre sino-japonaise qui traumatisa le pays qui accusa au moins vingt millions de morts en huit ans (dont "seulement" trois millions de militaires) à travers des opérations menées par des japonais dont les atrocités auraient fait pâlir les nazis.
Malgré ou peut-être "grâce" à cette histoire chargée en guerres, la Chine fait pourtant partie des rares cultures à ne pas glorifier outre mesure son passé militaire à travers des héros de guerre comme nous avons pu le faire en Europe avec Jeanne d'Arc ou le chevalier Bayard. Pourtant, la Chine n'en est forcément pas dépourvue et, après tous ces siècles de guerre, il est évident que les hommes n'ont pas été les seuls à se distinguer dans les conflits. Comme toutes les nations la Chine a évidemment eu de nombreuses femmes importantes dans son histoire.
Si tous les domaines sont bien entendu concernés, concentrons-nous donc ici sur le plan militaire pour voir quelles combattantes la Chine a pu engendrer, à commencer par Mulan, la plus connue d'entre elles.
Mais avant d'attaquer le sujet, j'aimerais juste faire un aparté sur la place de la femme en Chine, car il me semble que le sujet s'y prête quelque peu et que cela permettra de comprendre l'importance d'une femme guerrière dans cette culture.
Pour faire simple, la Chine est un pays où le patriarcat est extrêmement implanté depuis toujours. Si les libertés et les opportunités des femmes varient selon les époques et les régions, les hommes ont toujours un pouvoir largement prédominant, particulièrement dans les classes supérieures de la société, si codifiées qu'elles interdisent aux femmes toute forme d'individualité. De ce fait, la préférence des parents s'est généralement portée sur leurs fils, phénomène aggravé par la politique de l'enfant unique de 1979 à 2015 ayant provoqué de nombreux infanticides sélectifs et par conséquent un déséquilibre démographique (selon l'économiste Amartya Sen, pour arriver à un équilibre biologique hommes/femmes dans le monde, en 1990, il manquait 100 millions de femmes dont 50 millions uniquement pour la Chine).
Cette mentalité est notamment issue de la pensée confucianiste imposant une obéissance au père, au mari et au fils. Cependant, l'instauration du régime communiste en 1949 a initié un changement progressif des mentalités avec l'idée de l'égalité des genres.
Dès 1950, la loi sur le mariage a supprimé (en théorie) les mariages forcés, le concubinage, les fiançailles d’enfants, la dot et a créé le droit au divorce pour les femmes.
En 1978, le pays s'est ouvert à l'économie de marché et les femmes sont maintenant en majorité de 61% parmi les travailleurs et les étudiants. Quarante-neuf Chinoises sont depuis devenues milliardaires, ce qui représentait les deux tiers du total mondial féminin en 2018.
Malgré tout, les mentalités évoluent lentement et, dans les faits, les discriminations restent encore très présentes. Selon un rapport du Forum Économique Mondial, la Chine est située à la 100ème place sur 144 en matière d'égalité des genres.
La liste des problèmes est longue : une femme sur quatre est victime de violences domestiques, elles sont pratiquement absentes des hauts grades politiques, en cas de divorce les biens ne sont pas divisés en deux mais retournent généralement au mari et, selon l’association All-China Women’s Federation, 87 % des femmes diplômées ont subi des discriminations lors de leurs recherches d'emploi.
Le gouvernement chinois n'est pas connu pour sa tolérance envers la critique et les activistes sont soit ignorés soit réprimés, même lors de marches pacifiques.
En revanche, l'Etat aime mettre en avant la création d'une loi contre les violences domestiques... depuis 2016. Celle-ci est d'ailleurs critiquée pour sa mise en application très imparfaite même si le progrès est salué.
Étonnamment, la Chine est en revanche le seul pays au monde où une femme peut devenir Imam.
Il est également intéressant de savoir que, puisque les femmes se sont souvent vues interdire l'accès à l'éducation classique, elles ont créé une écriture secrète qui leur était propre dans la province de Hunan : le Nüshu (女書, littéralement : écriture des femmes). Il s'agit d'une écriture phonétique de 600 à 700 caractères en syllabes, ce qui représente la moitié des caractères normaux du dialecte régional (le tuhua) et en fait une des simplifications les plus efficaces du chinois. Elle fut inventée aux alentours du Xème siècle et utilisée jusqu'à son interdiction par les Japonais dans les années 30 par peur qu'elle soit employée pour envoyer des messages secrets. À l'heure actuelle, il s'agit de la seule écriture au monde spécifique à un sexe.
Même si elle est très lente à arriver, une égalité se met en place tant bien que mal si l'on compare les libertés des femmes d'aujourd'hui avec celles d'il y a un demi-siècle. De là à dire que la situation n'est pas frustrante, c'est autre chose... Mais il faut rappeler qu'il y a encore quelques décennies, une femme était considérée comme la propriété de la famille de son mari, était rayée des registres si elle n'avait pas eu de fils et pouvait être rendue contre rançon (sans ses enfants) à sa famille d'origine si son mari décédait.
Comme le résume bien Erick Tjong dont l'article de SaphirNews m'a beaucoup aidé, "les droits des femmes seront permis dans la mesure où ils peuvent être contrôlés".
Cet article n'a fait qu'effleurer le très grave problème de la place de la femme en Chine qui est bien trop complexe pour être résumé aussi rapidement. On aurait pu parler de la tradition des pieds bandés, des trafics humains ou du fait que, malgré la présence des "secondes femmes", les hommes chinois sont tout de même largement préférés pour leurs attentions aux Coréens et aux Vietnamiens. La population féminine manquante est ainsi légèrement compensée par des femmes qui cherchent à émigrer pour éviter un mariage dans ces pays où les violences domestiques sont bien plus tolérées qu'en Chine. Quoi qu'il en soit, espérons que les mentalités continueront d'évoluer dans le bon sens aussi rapidement que possible.
Revenons maintenant au sujet principal de cet article et parlons des origines de Mulan.
Elle apparaît comme la protagoniste principale de La Ballade de Mulan (木蘭辭 sous son nom original, ce qui donne Mùlán cí en pinyin, la transcription en alphabet latin) en 568 dans le livre Recueil de musiques d’hier et d’aujourd’hui (古今樂錄; Gǔjīn Yuèlù). Cependant, la plus ancienne trace physique retrouvée date d'une anthologie du XIème siècle, Poésie Yuefu (樂府詩; Yuèfǔshī) où l'auteur cite explicitement la source du poème. Celui-ci est composé de 31 couplets composés de phrases de cinq caractères (à l'exception de quelques-unes composées de sept ou neuf caractères).
La ballade de Mulan : Traduction anglaise, Traduction française
L'action se situe durant la période des Dynasties du Nord et du Sud (420-589) et nous raconte comment Mulan prend la place de son vieux père dans l'armée alors que ses frères sont trop jeunes pour servir. Elle fuit la maison familiale après avoir acheté et équipé un bon cheval puis se fait passer pour un homme pour répondre à la mobilisation. Elle sert pendant douze ans dans la guerre au Nord du pays, y gagne le respect de tous et accomplit de hauts faits. À l'issue de la guerre, lorsque le souverain récompense ses plus valeureux combattants avec des terres, des titres et des richesses, elle ne demande qu'à emprunter un chameau pour retourner dans sa famille. Là, elle reprend ses habitudes féminines et, lorsque ses anciens compagnons d'armes viennent lui rendre visite, ils sont frappés de stupeur lorsqu'ils réalisent qu'ils ont combattu plus de dix ans aux côtés d'une femme sans s'en rendre compte. Le poème se conclut avec cette phrase :
Lorsque deux lapins courent côte à côte
Qui peut distinguer le mâle de la femelle ?
En partant de ce texte, on peut déterminer beaucoup d'éléments du contexte d'origine. Certaines tournures de phrases et expressions ne peuvent dater du VIème siècle car elles ne seront pas utilisées avant la dynastie Tang (618-907). Rien d'étonnant puisque le plus ancien exemplaire nous étant parvenu remonte, comme nous l'avons vu, au XIème siècle. En sachant que le texte a donc été remanié avec le temps, on peut donc questionner d'autres éléments ou simplement resituer l'ensemble dans un contexte différent d'une Chine "classique" dans laquelle on l'imagine généralement.
Grâce à certains éléments du texte, il est maintenant admis que les premières versions du poème remontent probablement jusqu'à la dynastie des Wei du Nord (386-534) qu'il faut détailler un peu pour avoir un meilleur contexte.
Carte de l'Asie du VIème siècle où la dynastie des Wei du Nord (au nord est de la Chine) était bien implantée - 2008, Zoom de la carte "Eastern Hemisphere in 500 AD" par Thomas Lessman, version complète sur World History Maps.
Cette dynastie fut fondée par un peuple turc, les Tabghach (appelés selon leur nom chinois en Occident, les Tuoba). Petit aparté nécessaire à la compréhension, lorsque l'on parle de peuple turc, on parle de la trentaine de cultures parlant une langue liée ou issue du turc. Seulement une petite partie descend des tribus originaires d'Asie centrale puisque leur répartition va de l'Europe de l'Est à l'Ouest de la Chine et de Chypre à la Sibérie.
Le turc ottoman de Turquie est lui-même issu du mélange entre l'arabe et le perse local avec le turc parlé par les dirigeants.
À l'origine, il s'agissait d'un grand peuple de chasseurs-cueilleurs de Sibérie Occidentale qui s'est progressivement divisé durant le premier millénaire. Ceux étant restés sont devenus les Toungouses tandis que les Turcs et les Mongols devenaient nomades dans les steppes du Nord de la Chine. Les Turco-Mongols étaient composés de très nombreuses tribus guerrières formant parfois de brèves civilisations qui ne survivaient généralement pas à la mort de leurs fondateurs.
Avec le temps, les Mongols sont retournés dans leurs terres d'origine ou ont fusionné avec les Turcs qui ont continué leur expansion vers l'Occident comme l'un de leurs peuples, les Huns, l'avait fait précédemment.
Tandis que les Mongols s'orientent vers l'est, les Turcs vont donc vers l'Ouest et les deux peuples sont alors clairement séparés. Leurs différences s'accentueront au IXème siècle lorsque les Turcs abandonneront leur religion commune avec les Mongols, le tengrisme, en faveur de l'islam qu'ils découvrent lorsqu'ils intègrent l'armée Samanide (dans l'actuel Iran).
C'est au XIème siècle que les turcs s'installent en Anatolie, prennent le pouvoir à divers endroits et perdent progressivement leurs traits asiatiques au fur et à mesure des générations tout en gardant leur nom encore utilisé aujourd'hui.
Pour en revenir à notre tribu Tabghach turcophone, celle-ci était donc établie dans l'actuelle Mongolie et faisait partie du plus large peuple Xianbei (鮮卑 ; Xiānbēi). Durant la période des Seize Royaumes (304-439) ils prennent le pouvoir dans la Chine du Nord où ils fondent la dynastie des Wei du Nord qui dominera le pays de 386 à 534. C'est donc dans ce contexte que naît la Ballade de Mulan.
Selon les docteurs David R. Knechtges et Taiping Chang dans leur livre Ancient and Early Medieval Chinese Literature : A Reference Guide, il y a d'ailleurs de très grandes chances que la ballade soit en réalité une transcription en chinois d'un plus vieux conte issu des steppes du Nord. Il est vrai que la dynastie des Wei du Nord est particulièrement reconnue pour l'intense brassage culturel qu'ils ont initié et l'introduction de nombreuses idées venues d'autres pays (comme le Bouddhisme venu d'Inde) tout en accélérant l'intégration des populations non chinoises du territoire.
Dans la Ballade de Mulan, les lecteurs peuvent remarquer que le souverain n'est pas appelé Empereur ou sous son nom chinois Huangdi mais il est désigné comme Qaghan. Ce titre est aussi orthographié Khagan et équivaut au rang d'empereur dans les cultures turques et mongoles. Il apparaît justement pour la première fois dans la confédération Xianbei et peut signifier "Grand Khan" ou "Khan des Khans".
Le titre Khan lui-même désigne un rang de souverain ou de dirigeant militaire. C'est l'un des seuls mots turco-mongol mondialement connu car il désigne de nombreux titres puissants dans le monde (comme en Inde ou en Iran) et est surtout lié au Mongol le plus célèbre de tous : Genghis Khan (de son vrai nom Temüjin).
La guerre de la ballade fait également référence à celle faisant rage entre la dynastie des Wei du Nord et aux Ruanruan (une confrérie nomade issue des Xianbei) situés à sa frontière Nord.
Par ailleurs, les plus habitués à la culture chinoise auront peut-être remarqué que le nom Mulan n'avait pas vraiment de liens phonétiques avec les prénoms féminins chinois. En effet, avant de devenir populaire grâce à la ballade, Mulan était un prénom porté essentiellement par les hommes provenant de peuples non-chinois qui dominaient les postes militaires de la Chine du Nord. Ce lien entre une femme et l'armée n'est d'ailleurs pas anodin puisque les femmes mongoles avaient un statut social bien plus important que celui des chinoises. Avoir un personnage principal féminin ayant de surcroît un statut de combattante est bien moins surprenant dans la culture mongole que dans la culture chinoise de l'époque.
Cette notion a d'ailleurs été intelligemment utilisée dans le film de Disney de 1998 par un détail subtil : après que Mulan ait détruit son armée, elle fait face au chef Hun Shan Yu et remonte ses cheveux pour qu'il réalise qu'elle est le soldat responsable de sa chute. Contrairement à tous les autres personnages, Shan Yu ne fait alors aucun commentaire sur le fait qu'elle soit en réalité une femme, il ne veut que se venger.
Chez les Mongols, les femmes pouvaient chasser et combattre aux côtés des hommes, choisir leur(s) mari(s) et en divorcer si elles le souhaitaient. Il y a également des traces de clans dirigés par des femmes, voir d'impératrices. Pour son ennemi, Mulan n'est donc qu'un soldat comme un autre à affronter avec autant de respect qu'un homme.
Il est d'ailleurs à noter qu'il est rarissime dans l'Histoire de l'art de n'avoir aucune allusion sentimentale ou romantique dans un récit possédant un personnage principal féminin, ce qui n'est possible que dans une culture qui ne voit pas uniquement les femmes comme des épouses et des mères.
Pour revenir sur son nom, la plupart des sites de prénoms expliquent que Mulan est un prénom féminin qui renvoie au magnolia lorsqu'il est écrit sous sa forme chinoise 木蘭 (Mu : Bois, Lan : Orchidée). Le problème est qu'il est particulièrement féminin sous cette forme et personne n'aurait pu prétendre être un homme en le portant sans le cacher comme dans le texte d'origine.
En revanche, comme dit plus haut, à l'époque de la ballade, Mulan était un nom mongol porté par de nombreux militaires du royaume des Wei du Nord. Comme le rappelle Sanping Chen dans son livre Multicultural China in the Early Middle Ages, sous cette forme altaïque (parlée en Eurasie), il était plus probablement prononcé Muklan (sa prononciation cantonaise actuelle) et renvoyait au cerf.
Il cite Sergei Starostin qui évoque le mot altaïque mulaI, "cervidé", le toungouses mul- puis le proto-mongol maral, "cerf des montagnes", et le proto-turc bulan, "cerf" comme des racines très probables du prénom. Il détaille également le mot altaïque bulān (ou buklān) désignant tous les cervidés et évoque même le lexicographe turc du XXIème siècle Mahmud ibn Hussayn ibn Muhammed al-Kashgari qui ajoute que ce mot désignerait aussi la licorne (donc plus probablement le rhinocéros indien comme nous l'avions vu).
Loin du prénom féminin chinois évoquant les fleurs (son nom de famille "Hua" ajouté dans de futures adaptations signifie simplement "fleur"), Mulan vient au contraire des guerriers mongols et évoque le cerf et d'autres grands animaux chargeant leurs adversaires de front.
En résumé, l'héroïne de la Ballade de Mulan était issue d'un peuple ayant récemment conquis la Chine du Nord mais n'était pas à proprement parler "chinoise" (comprenez "han", le groupe ethnique fondateur de la Chine). Elle venait plus probablement d'une famille mongole sédentarisée (ce qui explique l'importance du cheval dans la ballade puisque ce peuple se reposait lourdement sur leur utilisation en combat) et ne parlait probablement même pas le chinois puisque les Xianbei parlaient le turc.
Ici se conclut cette longue introduction pour resituer cette héroïne chinoise dans un contexte historique bien différent de celui dans lequel on l’imagine habituellement. Même si rien n'indique que la ballade est basée sur une femme ayant véritablement existé, il est important de comprendre qu'il s'agit malgré tout d'une histoire crédible probablement écrite pour rendre hommage à toutes les femmes sous-estimées simplement parce qu'elles n'étaient pas des hommes.
Ecrit par Anthony Barone dans Contes et Légendes le 31 Octobre 2019
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