Robin Hood - 1973, Wolfgang Reitherman, Walt Disney Pictures
Robin Hood - Un siècle de cinéma
Après avoir exploré toutes les facettes des origines du prince des voleurs, il est temps de finir son parcours sur le XXème siècle et son explosion de la culture populaire.
Plusieurs dizaines d'adaptations directes des aventures de Robin verront le jour, à la fois en films, en séries, en films d'animation et en jeux. De plus, en tant que personnage secondaire, Robin sera également très présent comme dans les livres de Jean d'Aillon, Guilhem d'Ussel, Chevalier Troubadour ou dans des séries comme Once Upon a Time ou Kaamelott. Il y a également le cas des réadaptations non officielles comme Thierry La Fronde ou Green Arrow.
Comme d'habitude, il va donc falloir faire une sélection des œuvres que l'on estime les plus marquantes pour la culture populaire.
En l’occurrence, le cinéma reste actuellement le modèle le plus influent de la connaissance populaire du personnage.
Comme aime à le rappeler Fabien Campaner dans son émission Youtube On Va Faire Cours, le XIXème siècle reste encore aujourd'hui une source d'inspiration inépuisable pour le cinéma. Ça n'est donc pas étonnant que l'entrée de Robin dans le XXème siècle se fasse très rapidement grâce aux films via les œuvres de Walter Scott et Alexandre Dumas.
Le premier court-métrage, sobrement intitulé Robin Hood verra le jour aux Etats-Unis en 1912 et sera suivi d'un film du même nom avec (évidemment) Douglas Fairbanks en rôle principal, scénariste et producteur dès 1922 (le copyright du titre étant en réalité Douglas Fairbanks in Robin Hood).
Gros succès, il fut également le premier film à avoir une première événementielle à Hollywood.
Inspirée par cette réussite, la Warner réalisera en 1938, The Adventures of Robin Hood avec Errol Flynn en reprenant l'histoire de Walter Scott.
Sa participation dans l'histoire de Robin reste surtout celle de son apparence (moustache et barbe à la "mousquetaire", vêtements moulants verts et collants) puisque c'est le style visuel qui restera en place pendant des décennies (survivant encore aujourd'hui à travers les parodies de Robin comme dans Robin Hood : Men in Tights de Mel Brooks).
L'ironie étant qu'il ne fut pas le premier à avoir cette apparence (Douglas Fairbanks lui ressemblait comme deux gouttes d'eau quelques années plus tôt) mais le succès populaire et critique fut tel que l'image d'Errol Flynn fut à jamais associée à celle de Robin.
En 2010, les studios Disney lui rendaient d'ailleurs hommage avec le personnage de Flynn Rider (aussi appelé Eugène Fitzherbert) dans Tangled (Raiponce) dont le caractère et le style visuel étaient largement inspirés de l'acteur.
En novembre 1973 sortait aux Etats-Unis l'un des premiers films qui vient à l'esprit lorsque l'on évoque Robin Hood et sur lequel il va falloir s'attarder un peu : celui des studios Disney.
Dans cette version où Robin est un renard anthropomorphe, l'histoire reprise est une adaptation du livre pour enfants The Story of Robin Hood and His Merrie Men même s'il reprend encore des éléments d'Ivanhoe. Mais pourquoi un renard me direz-vous ? Il faut savoir que Walt Disney voulait adapter un autre grand classique dès la sortie de Blanche Neige et les sept nains en 1937 : sa propre vision du Roman de Renart.
Nous y reviendrons en détail, mais il s'agit d'un ensemble de récits en vers composés par de multiples auteurs entre le XIIème et le XIIIème siècle en France.
Il fait partie des écrits publiés en langue romane pour le rendre accessible à tous, à l’opposé du latin plus élitiste et officiel mais tombant alors en désuétude pour la majorité de la population... d'où le nom populaire de "roman" concernant alors tout texte écrit dans la langue romane.
Les récits sont composés de différentes fables d'animaux, mais les principaux personnages sont Renart (issu du nom germain "Reinhard" qui sera à nouveau traduit en "Reynard" en anglais) qui est un renard (ou plutôt un goupil) ainsi que de son rival, le loup Ysengrin ("féroce comme le fer" en ancien néerlandais).
Tantôt malicieux et possédant un grand cœur, tantôt fourbe et lubrique, Renart varie selon les récits dans lesquels il apparaît selon s'il s'agit d'une critique sociale, d'une parodie de chanson courtoise ou de réflexion sur les mœurs et les tabous de l'époque. Le succès sera tel que le nom de Renart (plus tard modifié en "renard") remplacera définitivement l'usage du mot "goupil" pour désigner l'animal dans le langage courant.
Quoi qu'il en soit, même si Walt Disney veut adapter ce classique, il hésite car la variété de son audience l'empêche de faire une fable sociale qui serait à la fois pertinente pour les enfants et les adultes sans une aventure pour unifier l'ensemble.
Il hésitera à l'incorporer en scène animée dans le film de 1950 Treasure Island (L'Île au Trésor) mais renoncera finalement, faisant ainsi de ce film le premier long-métrage des studios intégralement réalisé en live-action (sans scène d'animations) ainsi que la première adaptation à l'écran du roman de Robert Louis Stevenson de 1883.
Finalement, c'est pendant la production de The Aristocats (Les Aristochats) en 1970 que l'animateur Ken Anderson proposera de revenir à des contes classiques avec l'histoire de Robin Hood. Il voulait toutefois s'inspirer des idées de Walt Disney en utilisant un renard malin et fourbe, mais utilisant ses capacités pour le bien du peuple.
Cependant, le développement du film ne se passa pas agréablement, les idées originales de Ken Anderson étant régulièrement rejetées par des archétypes caricaturaux du directeur Wolfgang Reitherman. À l'origine le shérif de Nottingham aurait dû être une chèvre et Anderson voulait garder les compagnons de Robin à ses côtés.
Pour garder l'idée de deux amis libres plutôt que celui d'une vraie bande organisée, Petit Jean sera le seul à rester un vrai compagnon de Robin tandis que frère Tuck ne sera qu'un ami des voleurs. Allan-a-Dale (un barde apparu assez tardivement dans les contes) reprendra son rôle d'Ivanhoe en devenant le narrateur chargé de transmettre la légende (ici en coq).
Anderson vivra assez mal ces changements qui retarderont le planning déjà compliqué par de nombreuses auditions marquées par des désistements et hésitations sur qui interpréterait la voix de Robin. Pour gagner du temps, le studio réutilisera de nombreuses scènes des Aristochats, du Livre de la Jungle et de Blanche Neige et les sept Nains.
Les studios seront très fortement critiqués pour cette décision particulièrement visible lors d'une chanson dans les bois de Sherwood où pratiquement rien n'est nouveau.
Les versions DVD sorties bien plus tard ont également incorporé en scène coupée une fin alternative déjà doublée qui était celle initialement prévue et devait monter la durée du film de 1h19 à 1h30.
-À la fin du film, on voit Robin nager dans les douves pour fuir les archers du prince Jean. Mais lorsqu'il coule, on voit clairement les flèches tomber là où il était la seconde d'avant.
Si dans la version finale, il ressort finalement de l'eau en se moquant du prince, dans la version originale il est plus logiquement blessé et emporté par Marianne et Petit Jean dans une église où il a tout juste le temps d'être soigné avant que le prince Jean ne les retrouve. Celui-ci tente alors de poignarder un Robin inconscient pendant que Marianne s'interpose.
L'arrivée du roi Richard, revenu des croisades, finit par sauver le couple. Il nomme Robin comte de Locksley, récompense Petit Jean en le nommant duc d'Essex et demande à frère Tuck de marier sa cousine Marianne à Robin.
Au final, le film sera apprécié mais on lui reprochera un trop grand classicisme et moins d'efforts fournis que pour les autres productions Disney.
C'est un beau film sympathique et amusant, mais sans plus.
Il aura un succès plus important par la suite en 1984 lorsqu'il deviendra le premier classique Disney à paraître en VHS.
En effet, à l'époque, les studios voyaient d'un mauvais œil les parutions VHS car ils estimaient qu'elles auraient un impact sur les régulières projections d'anciens films au cinéma.
Robin Hood ayant été un échec relatif lors de sa projection de 1982, sa parution en VHS fut jugée sans conséquence puisqu'il y avait peu de chances qu'il soit à nouveau programmé au cinéma dans le futur.
À titre personnel, je trouve que si le film n'est pas exempt de (légers) défauts, il excelle sur un point : sa façon d'enseigner l'empathie.
Si le ton du film est souvent comique (voir parodique), les changements de ton sont fréquents et marquants pour les jeunes spectateurs dont le cerveau n'est pas préparé à ces brusques passages dramatiques.
L'un des meilleurs exemples est l'arrestation de Frère Tuck combattant dans un cimetière sous une pluie battante alors que la minute précédente montrait une superbe scène de dévotion d'un couple de souris sacrifiant leur dernier centime pour le bien des pauvres affamés.
Le soudain accès de rage du débonnaire frère Tuck, lorsque le shérif s'empare de cette unique pièce pour un prince richissime, reflète parfaitement les sentiments de désespoir et d'injustice que ressent alors le spectateur pour le petit peuple.
De même, on revient souvent sur les différents personnages secondaires accablés par le poids des taxes.
Un vieux couple de hiboux prenant soin l'un de l'autre, une famille de souris affamées, une lapine veuve s'occupant d'une multitude de jeunes enfants, un forgeron que l'on devine fort mais handicapé par une blessure...
Les passages tristes du film ne sont pas rares et un vrai savoir-faire est mis en place pour que le spectateur ressente de façon poignante la détresse des personnages.
Le prince Jean et son comparse (sir Hiss) eux-mêmes m'ont toujours fait plus de peine qu'ils ne m'ont inspiré de mépris. Hiss subit les foudres et moqueries injustement alors qu'il ne cherche qu'à protéger son souverain tandis que le prince Jean est rongé par les regrets et un amour pour une mère qui, selon lui, préférait son frère, mais dont il cherche désespérément à préserver les souvenirs.
Finalement, Robin n'est pas énormément présent à l'écran en dehors du début et de la fin.
L'accent est surtout mis sur ces différents personnages secondaires et surtout sur l'évolution de Skippy, le petit lapin qui admire le voleur. Celui-ci fait d'ailleurs office de mentor à plusieurs moments du film.
Il apparaît pour la première fois lors de son anniversaire où le shérif de Nottingham, après avoir détroussé le forgeron handicapé, s'emparera de son cadeau, un seul écu péniblement cotisé par toute sa famille.
Dans ces deux scènes successives, la tristesse et le désespoir des personnages est si palpable, le sentiment d'injustice est si viscéral qu'il marque durablement les esprits.
Personnellement, rares sont les scènes à m'avoir autant empli aussi efficacement de ce mélange de colère et de tristesse.
Là est la force du film, car en nous mettant aussi justement à la place des victimes, il nous confronte à une réalité à laquelle on n'aimerait pas être exposé et nous fait comprendre qu'il ne tient qu'à nous de ne pas l'imposer aux autres.
Neil deGrasse Tyson a souvent répété que, selon lui, l'empathie devrait être enseignée dès le plus jeune âge pour comprendre les autres. Pour moi, ce film remplit tout à fait cette mission. Ayant grandi dans les années 80-90 où la morale était très présente (mais pas toujours de façon très subtile) dans les dessins animés jeunesse, cette scène où l'on vit l'injustice d'un enfant en larmes dérobé par un homme qui dit ne faire que son devoir en riant et en plaisantant est la façon la plus marquante qu'il m'ait été donné de voir pour comprendre cette leçon d'empathie.
Mais heureusement, Robin arrive ensuite et sauve l'anniversaire de l'enfant en lui offrant un arc, une flèche et son propre chapeau avant de fournir une bourse et des mots de réconforts plein de compassion à sa mère.
Une telle succession d’ascenseurs émotionnels a rarement été réalisée avec autant de brio et il est pratiquement impossible de trouver un spectateur qui n'a pas été bouleversé à un moment ou un autre de cette scène de seulement 3m22.
Extrait en version originale de l'anniversaire de Skippy. Robin Hood - 1973, Wolfgang Reitherman, Walt Disney Productions.
Skippy suivra par la suite les pas du voleur en s'opposant au prince Jean et à ses gardes avec ses maigres moyens, mais porté par un courage et une foi inspirés des valeurs de Robin. Dans ce film, celui-ci est le héros bien plus de par ses actes de soutien que par ses actions héroïques (on le voit ne s'opposer au prince Jean d'abord que par provocation, ensuite pour gagner un baiser de Marianne, puis parce qu'il n'a pas le choix pour sauver la vie de frère Tuck) et c'est finalement une vision très intéressante du voleur.
- Et sinon, on a bientôt fini, non ? Sur les cinquante ans suivants, il n'a pas dû se passer grand-chose... si ?
L'histoire de Robin évolue en fonction des valeurs de la société dans laquelle il est repris. Pour comprendre son évolution, il est important de voir les valeurs rattachées à ses adaptations clefs.
Par exemple, aux État-Unis, pendant la guerre froide, beaucoup de versions (récentes ou non) furent critiquées à tort ou à raison pour véhiculer une idéologie communiste intolérable dans ce contexte. Il fut donc parfois retravaillé pour enlever l'idée de "voler aux riches pour donner aux pauvres".
Mais nous arrivons à la fin des adaptations marquantes (pour le moment) puisque nous allons attaquer un film qui, en soi, n'était pas excellent, mais a marqué la production des années suivantes en relançant une vague d'adaptation de l'histoire de Robin.
En 1991 donc, sort Robin Hood - Prince of Thieves, film américain avec Kevin Costner en rôle principal et Morgan Freeman en compagnon maure.
Il y a peu à dire sur ce film car il s'agit d'une nouvelle reprise de l'histoire de Robin dans Invanhoe.
Remarqué pour sa violence (notamment parce qu'il attirait beaucoup d'enfants ayant récemment découvert Robin à travers la sortie en VHS de la version Disney), il fut également très critiqué pour l'interprétation de Kevin Costner qui n'essaya pas de cacher son accent américain, là où Morgan Freeman fut acclamé pour son interprétation (avec accent) d'un maure permettant une critique intelligente des mœurs la société occidentale.
L'idée d'un musulman en compagnon de Robin et beaucoup d'idées de jeu d'acteur vinrent de la série anglaise de 1984 Robin of Sherwood avec en rôle principal Jason Connery, fils de Sean qui avait lui-même interprété Robin en 1976 dans Robin and Marian aux côtés d'Audrey Hepburn en revenant sur un ton mature et sentimental d'un Robin vieillissant.
Cependant, là où Nasir ne parlait presque pas dans la série, Azeem est un personnage central du film qui lui donne tout son intérêt grâce à son point de vue extérieur sur la société anglaise médiévale en restant relativement neutre puisqu'il ne s'implique que selon son bon vouloir jusqu'à ce que sa dette soit payée.
Au passage, voici quelques informations en vrac sur le film. Si les scènes d’extérieur ont été tournées en Angleterre, le château de Nottingham est en réalité celui de Carcassonne. Kevin Costner fut élu pire rôle principal tandis que Christian Slater (Will Scarlet) fut en course comme pire rôle secondaire de l'année, mais Morgan Freeman fut très apprécié ainsi qu'Alan Rickman (qui avait refusé trois fois le rôle avant qu'il n'ait carte blanche sur son interprétation du shérif) qui gagna un British Academy Film Awards.
Rien de spécial donc sur ce film si ce n'est qu'il est sorti au début des années 90, l'époque de l'âge d'or des dessins animés.
Chaque succès filmique se voyait adapté en dessin animé, peu importe qu'il soit adapté aux enfants ou non à l'origine (Conan le barbare, Batman par Tim Burton, James Bond, Ghostbusters, Beetlejuice, La Famille Addams, etc...).
Une série nommée sobrement Young Robin Hood (Robin des Bois Junior en France) sortit donc en septembre 1991 suivie par la série d'animation italo-japonaise Robin Hood no Daiboken (Les Aventures de Robin des Bois en français, ce qui, pour une fois, correspond à la traduction du nom japonais).
Cette série était déjà sortie au Japon peu avant le film en réaction à l'attente générée, mais elle ne fut publiée en France que suite au succès de celui-ci. Dans cet anime, les protagonistes sont pour la plupart des enfants mais elle réussit tout de même à donner un mélange de comédie d'aventure bon enfant avec des enjeux parfois plus sombres tout en le gardant adapté au public visé.
Pour finir le tour des adaptations de l'histoire de Robin, nous pouvons mentionner la parodie franco-américaine de Mel Brooks Robin Hood - Men in thights (Sacré Robin des Bois) de 1993 qui se moque ouvertement du film de 1991.
Si le film est aujourd'hui considéré comme culte et est l'un des plus connus du réalisateur outre-Atlantique, sa réception fut très mitigée en raison d'un humour moins efficace et surtout bien moins subtil que ses œuvres précédentes.
De plus, ce film est totalement lié à celui de Costner et, sans avoir vu celui-ci, une grande partie des gags n'ont aucun sens (comme le fameux "Pourquoi est-ce que le peuple anglais vous écouterait ?" "Parce que, contrairement à d'autres Robin, je peux parler avec un accent anglais"). Il est donc ancré dans une époque bien définie et condamné à aller de pair avec un film moyen qui sera probablement oublié avec le temps.
Malgré tout, beaucoup de traits d'humour font mouche, particulièrement ceux liés au serviteur aveugle de Robin (Mirettes en français et Blinkin en version originale) ainsi qu'à un jeu extrêmement efficace de Cary Elwes qui interprète un Robin décalé dans la droite lignée de son rôle dans la comédie romantique Princess Bride (1987).
Mel Brooks n'en était d'ailleurs pas à son coup d'essai puisqu'il avait déjà signé une sitcom parodiant Robin en 1975 : When Things Were Rotten. Le public n'était pas encore habitué à l'humour du réalisateur et le ton étant en décalage trop prononcé par rapport à la plupart des séries de l'époque, celle-ci fut donc arrêtée après seulement treize épisodes.
Robin Hood Men In Tights trailer - 1993, Mel Brooks, Brooksfilms/Gaumont.
Après cette parodie, Matthew Porretta, qui y jouait Will Scarlett, reprendra le rôle de Robin dans une série télé franco-américaine de quatre saisons en 1997 dans un ton très proche des séries d'aventures fantastiques Xena et Hercules qui fonctionnaient très bien à l'époque.
Finalement, une dernière adaptation importante fut réalisée en 2010 par Ridley Scott avec Russel Crowe dans le rôle de Robin.
Même si le film eut un succès commercial honorable, il fut très critiqué pour ses très grosses approximations historiques et anachronismes malgré une communication autour du film axée sur son soit-disant réalisme historique.
L'accent de l'australien Russel Crowe fut à nouveau moqué puisqu'il variait parfois à l'irlandais ou à l'écossais. De manière générale, le film marqua peu les esprits malgré une publicité extrêmement présente à l'époque.
Après ce long aperçu des principales adaptations de l'histoire de Robin, vous avez une idée de la multitude de visions attachée à cette légende qui continuera sans aucun doute à évoluer avec le temps (un nouveau film d'action fantaisiste et décomplexé est sorti fin 2018 et un remake live de la version de Disney est annoncé depuis 2014). Et nous n'avons même pas évoqué les centaines d'œuvres dans lesquelles Robin y apparaît en personnage secondaire important (excepté Ivanhoe, bien sûr) !
Il n'y a qu'un seul point que nous n'avons fait qu'effleurer, car il est tout simplement monstrueux : la multiplication des idéologies rattachées à Robin.
Depuis sa naissance, le mythe du hors-la-loi charismatique et rusé a quelque chose d'universel que l'on peut retrouver dans pratiquement toutes les cultures. Rien d'étonnant donc, qu'au cours des siècles, il fut repris et adapté autant de fois. Pourtant, il n'existe presque pas deux versions identiques de cette histoire et chacune porte en elle une morale et des valeurs différentes, parfois à l'opposée de la précédente.
Liberté, intelligence, camaraderie, loyauté, compassion, amour, courage... autant de valeurs simples sans être simplistes sur lesquelles un auteur peut plus ou moins insister pour illustrer ses idéaux à travers ce héros intemporel qui continuera encore longtemps à s'adapter à toutes les sociétés.
Ecrit par Anthony Barone dans Contes et Légendes le 4 Mars 2019
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