Call of Cthulhu - Basilisk - 2008, Marissa Rivera, Fantasy Flight Games
Le Basilisk - Il fallait que ce soit des serpents
Depuis le deuxième film de la saga Harry Potter, le grand public a découvert le basilisk, monstre bien connu des amateurs de jeux fantastiques leur ayant donné de nombreuses sueurs froides. Mythologie, films, jeux vidéo ou jeux de rôles, quel que soit le contexte, le reptile fait partie des créatures monstrueuses les plus redoutées pour sa capacité à donner la mort d'un simple regard.
Retour sur le cauchemar des aventuriers.
Malgré une grande uniformisation du bestiaire fantastique depuis les années 70, le basilisk fait parti des rares créatures ayant encore une apparence loin de faire l'unanimité. Serpent draconique ou coq possédant huit pattes, un juste milieu se trouve dans les bestiaires de jeux de rôles où il est souvent représenté comme un lézard monstrueux à huit pattes. Sa seule constante est sa capacité à provoquer la mort par pétrification d'un simple regard.
Mais qu'en était-il à l'origine ?
Présent dans la culture grecque, il s'agit alors simplement d'un petit serpent au corps brillant. Cette première description nous étant parvenue vient du médecin, grammairien et poète grec Nikandros de Colophon au IIème siècle avant notre ère dans son recueil Les Thériaques (Thèriaka) traitant des blessures infligées par les animaux venimeux. Pline l'Ancien ira plus loin en décrivant le basilisk dans les livres 8 et 29 de son Histoire Naturelle (Historia Naturalis) en -79.
"Le serpent appelé basilic n'est pas doué d'une moindre puissance. La province Cyrénaïque le produit (note : région de la Libye actuelle); sa longueur n'est pas de plus de douze doigts (note : entre 20 et 30 cm); il a sur la tête une tache blanche, qui lui fait une sorte de diadème. Il met en fuite tous les serpents par son sifflement. Il ne s'avance pas comme les autres en se repliant sur lui-même, mais il marche en se tenant dressé sur la partie moyenne de son corps. Il tue les arbrisseaux, non seulement par son contact, mais encore par son haleine; il brûle les herbes, il brûle les pierres, tant son venin est actif. On a cru jadis que, tué d'un coup de lance porté du haut d'un cheval, il causait la mort non seulement du cavalier, mais du cheval lui-même, le venin se propageant le long de la lance. Ce monstre redoutable (on en a fait souvent l'épreuve pour les rois, désireux d'en voir le cadavre) ne résiste pas à des belettes; ainsi le veut la nature : rien n'est sans contrepoids. On les fait entrer dans des cavernes, que l'on reconnaît facilement parce que le sol est brûlé alentour; elles tuent le basilic par l'odeur qu'elles exhalent, et meurent en même temps. Tel est le résultat du combat de la nature avec elle-même."
Ce n'est que dans le livre 29 qu'il précise que certains affirment qu'il peut tuer d'un simple regard avant d'énoncer des vertus curatives de son sang dilué par les mages.
À la lecture de cette description physique, si l'on écarte la puissance surnaturelle de son venin, on voit bien que l'on a affaire à un serpent relativement classique, probablement de la famille des cobras. Cependant, comme nous l'avions vu, les travaux de Pline viennent beaucoup de témoignages et d'écrits plus anciens et il semble que le basilisk soit issu d'un mélange de différents serpents.
Tout d'abord, revenons sur le nom de la créature : en grec il s'appelait basilískon qui était un diminutif de basileús généralement traduit en "roi" mais s'approchant en réalité plus de "souverain" au moment de la découverte de la créature. Et si le mot basileús vous rappelle quelque chose, c'est qu'il s'agit d'un titre reprit par de nombreux dirigeants se réclamant de l'héritage d'Alexandre le Grand (le seul mega basileús) comme la dynastie des Ptolémée en Egypte et surtout les dirigeants byzantins (le terme prenant alors le sens d'"empereur").
Tout cela pour dire que le basilisk est donc "le roi des serpents", essentiellement en raison de la tache blanche en forme de diadème citée par Pline.
-D'autres utilisations ont depuis été créées à partir de la créature cette fois. En plus d'emprunter son nom pour du matériel militaire (l'armée aime régulièrement utiliser des noms mythologiques comme on l'a vu avec le griffon), tout un genre de lézards endémiques d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud a été nommé basilic. Curieusement, car rien ne les lie vraiment et l'animal est surtout nommé "Lézard Jésus-Christ" en raison de sa capacité impressionnante à courir sur l'eau en frappant fort et rapidement la surface avec ses pattes arrière palmées.
Au passage, les plus attentifs auront remarqué que cet article utilise le nom anglais de "basilisk" au lieu du nom français de moins en moins utilisé "basilic". Au delà du ridicule d'une créature mortelle ayant le même nom qu'une plante aromatique (le mot est le même depuis l'antiquité même si le nom complet de la plante est basilic romain (Ocimum basilicum), l'utilisation du nom anglais est de plus en plus courante en France grâce aux joueurs habitués à une absence de traduction des jeux où il apparaît... et puis ça reste plus simple pour distinguer la créature des autres mots dérivés de basileús.
Afin de comparer les différents serpents ayant potentiellement inspiré le basilisk, voici un rapide tableau effectué en analysant la publication Atlas of Reptiles of Libya de Bauer, DeBoer et Taylor pour Proceedings of the California Academy of Sciences en 2017. Après une selection des serpents présents en Libye et possédant une coloration au niveau du cou ou de la tête, j'ai donc distingué les différentes caractéristiques réalistes du basilisk de Pline l'Ancien avec les candidats potentiels. Attention, la faune du pays a certainement changé en deux mille ans et, par précaution, j'ai également inclus le cobra cracheur rouge et le cobra cracheur à cou noir qui ne sont normalement pas présents en Libye mais sont si importants au sud du Sahara (culturellement, en population et surtout en dangerosité) qu'ils peuvent avoir participé à la légende.
Serpent |
Tache sur le haut du corps |
Peut se redresser |
Venin |
Taille |
---|---|---|---|---|
Couleuvre à capuchon orientale Macroprotodon cucullatus |
Nuque ornée d'un collier pouvant se prolonger sur la tête comme un T inversé. | Non | Léger et inoffensif pour les humains. | 40 à 50 cm |
Cobra cracheur nubien Naja nubiae |
Bandes blanches et noires au niveau du cou. | Oui, comme tous les cobras, il possède un capuchon qu'il peut alors déployer. | Mortel pour l'homme, il peut l'injecter par morsure ou le cracher. | 140 cm |
Cobra égyptien Naja haje |
Très variable selon les sous-espèces. Certaines ont beaucoup de taches blanches. | Oui, il possède aussi un capuchon. | Mortel pour l'homme via une morsure qui paralyse notamment le cœur et les poumons. | 100 à 200 cm |
Cobra cracheur zèbre Naja nigricincta |
Recouvert d'anneaux blancs et noirs. | Oui, il possède aussi un capuchon. | Cause hémorragie, nécrose et paralysie. Il le crache avec précision dans les yeux. | 150 cm |
Cobra cracheur rouge Naja pallida |
Anneau noir au niveau du capuchon. | Oui, il possède aussi un capuchon. | Mortel pour l'homme, il peut l'injecter par morsure ou le cracher. | 100 cm |
Cobra cracheur à cou noir Naja nigricollis |
Selon l'individu, peut posséder des taches ou des anneaux blancs ou jaunes. | Oui, il possède aussi un capuchon. | Non mortel mais très douloureux, paralysant et aveuglant. Il le crache avec précision dans les yeux à la moindre provocation. | 120 à 220 cm |
Bien entendu, il ne s'agit que d'un aperçu de quelques serpents réunissant au moins deux caractéristiques du basilisk et en se limitant à la Libye, ce qui était peut-être déjà une erreur. Mais comme vous le voyez, il est difficile de réunir toutes les conditions pour créer un basilisk. Une théorie souvent reprise, serait celle de témoignages de serpents asiatiques comme le cobra indien (Naja naja) dont la tâche emblématique peut rappeler un diadème, mais également le cobra royal (Ophiophagus hannah) qui se nourrit essentiellement d'autres serpents avec ses trois à quatre mètres de long (ce qui rappelle le texte de Pline qui précise que les autres serpents le fuient).
L'autre argument en faveur des adeptes de cette théorie est qu'il existe des preuves que les troupes d'Alexandre le Grand en avaient rencontré lors de ses campagnes vers l'est et nous savons bien ce que peut donner un bouche à oreille sur un animal impressionnant.
Pourtant, dans ces conditions, il serait étrange de le réduire de quatre mètres à trente centimètres.
Même si le basilisk est le produit de différents serpents, il peut être intéressant de comparer ses capacités à ceux-ci.
Tout d'abord, sa capacité à se dresser n'est pas étonnante, tous les cobras se redressent pour déployer le capuchon de leur cou lorsqu'ils se sentent menacés afin de paraître plus imposants. Le cobra égyptien étant si présent dans le nord de l'Afrique, qu'il était représenté partout dans l'Egypte antique, y compris sous la forme de l'Uraeus (nom grec, son nom égyptien étant Iaret "le cobra dressé"), le serpent femelle chargée de protéger le pharaon et présente sur toutes ses coiffes.
Cette capacité à se dresser permet d'ailleurs d'expliquer en partie le pouvoir principal du basilisk, à savoir paralyser ses proies. Mais, pour rappel, cette capacité n'était pas présente à l'origine, il ne fait "que" tuer d'un regard, il est juste intéressant d'observer les croisements entre réalité et mythologie.
Les serpents sont depuis toujours de sérieuses menaces pour l'homme, que ce soit en tant que prédateurs (comme le python) ou, bien plus souvent, par simple réflexe défensif. Sans arme ni entrainement spécifique, un humain a généralement peu de chances de sortir indemne d'un affrontement contre un serpent et cette peur instinctive est ancrée en nous. Celle-ci, ajoutée à la façon rapide et ultra fluide qu'ils ont de se mouvoir, exercent généralement une fascination paralysante pour un observateur lambda qui se retrouve face à cette menace naturelle par surprise.
La surprise est d'ailleurs généralement l'élément clef de nos peurs car un humain non préparé n'ira (normalement) pas vers un cobra endormi et si le serpent repère un humain, il fuit rapidement s'il le peut. Par conséquent, si nous sommes surpris, la réaction de peur (et par la suite son souvenir) est largement amplifiée par rapport à un conflit recherché ou arrivé progressivement.
-D'où l'intérêt de marcher en tapant fort des pieds sur le sol car les serpents sont pratiquement sourds mais ils ressentent les vibrations et éviteront alors autant que possible l'affrontement.
Se retrouver subitement face à un cobra dressé peut être une expérience à la fois traumatisante et paralysante face à cet animal que l'on sait d'instinct dangereux dès notre plus jeune âge. L'avantage pour notre légende étant que, le redressement du cobra étant fait pour impressionner, si l'humain finit par faire demi-tour, il a toutes les chances de s'en sortir pour raconter son expérience.
Mais pas toujours. Et c'est là notre deuxième point permettant d'expliquer la paralysie ou la mort à distance : la capacité de nombreux serpents à cracher du venin, d'autant plus facilement s'ils sont redressés.
Le venin des serpents varie énormément selon les espèces mais il est sécrété par les les glandes parotides qui produisent la salive chez les autres animaux. Et il s'agit effectivement de salive mais mêlée à un énorme taux de protéines et d'enzymes qui perturberont le fonctionnement du corps de la proie selon les "besoins" du serpent (plus précisément, selon la composition qui fut la plus efficace pour favoriser la survie de l'espèce dans son environnement).
Si certains venin font "simplement" épaissir le sang pour que la proie suffoque et/ou que le cœur s'arrête par manque d’irrigation, d'autres combinent plusieurs toxines pour infliger différents effets en une morsure. Parmi ces cocktails on peut trouver des neurotoxines (qui attaquent le système nerveux), des cytotoxines (qui attaquent les cellules en leur infligeant des nécroses), des hemotoxines (qui agissent sur le sang), et des myotoxines (qui agissent sur la contraction des muscles, dont le cœur évidemment). Les traitement sont donc tous différents selon le serpent (sans compter les risques de choc anaphylactiques) et il est extrêmement important de bien retenir son apparence en cas de morsure pour que l'on vous donne le traitement approprié.
Maintenant, les serpents qui nous intéressent ici crachent leur venin dans les yeux à une distance allant d'un mètre cinquante à deux mètres selon l'espèce mais toujours avec un taux de précision très élevé. La raison de cette justesse est simple : leur temps de réaction est infiniment supérieur à celui d'un humain.
Dans une étude de 2010 menée par Bruce Young pour l'université du Massachusetts, les chercheurs ont observé qu'il ne s'écoulait qu'un délais de 200 millisecondes entre le mouvement du chercheur poussant le cobra à cracher et le crachat lui même. 200 millisecondes, c'est un cinquième de seconde ou le tiers du temps qu'il nous faut pour cligner des yeux. Et durant ce (très) bref laps de temps, le serpent a donc décidé d'attaquer, basculé sa tête pour viser précisément le parcours des yeux de sa cible (l'étude porte en réalité sur ce mouvement) puis craché avec une précision que les chercheurs ont estimée à 90%.
Cette capacité à toucher sa cible est tout de même aidée par le fait que, pendant qu'il crache, il bouge la tête pour produire un spray légèrement conique afin d'étendre la zone d'effet. Il suffit alors qu'une simple gouttelette atteigne la cornée pour qu'un venin aveugle sa victime et il faut bien comprendre qu'à ce niveau de réaction, un humain est presque figé dans le temps pour le serpent. Il lui est donc facile de calculer où seront les yeux de l'adversaire en suivant la trajectoire de ces mouvements bien plus lents que les siens, d'où sa précision remarquable. Pour donner un équivalent, si un petit enfant tente de vous donner un coup de poing, il y a de fortes chances que votre rapidité à réagir, votre expérience à calculer le point d'impact et la maîtrise de vos mouvements vous permettent d'intercepter la faible tentative sans grand effort, même si l'enfant était au sommet de ses capacités et qu'il se pensait imbattable.
Pour la petite histoire, le temps de réaction moyen d'un humain (soit le délai entre un stimulus et sa réponse comme un conducteur devant freiner subitement en voyant un danger) est d'une seconde complète pour une personne en bonne condition physique, soit cinq fois celui d'un serpent (en réalité plus puisque durant ses 200 millisecondes, le serpent a déjà entamé sa réaction, le chronomètre ne s'arrêtant que lorsque le venin sort de sa bouche). Au passage, il faut savoir que cette vitesse n'est pas spécifique aux cobras ou aux serpents les plus dangereux. De nombreuses observations en laboratoire ont démontré que même les serpents inoffensifs peuvent "mordre" aussi vite qu'une vipère. La tête arrive à sa cible en un temps situé entre 44 et 70 millisecondes tout en subissant une pression de 30G due à sa propre vitesse et puissance d'attaque (le corps d'un serpent contient entre 10 000 et 15 000 muscles contre 800 pour un humain). 30G c'est trente fois la gravité terrestre et il faut savoir qu'un pilote de combat entraîné (et équipé spécifiquement pour mieux conserver le sang dans le haut du corps) perd le contrôle de ses membres à 8G et s'évanouit à partir de 10G (le record pour une montagne russe est de 6.3G mais cette pression n'est supportable que parce qu'elle ne dure qu'un bref instant).
En réunissant toutes ces données, on comprend que cette capacité à attaquer et aveugler aussi rapidement sa victime avec un effet souvent paralysant ait put inspirer la légende d'un serpent tuant à distance "par son haleine". Et si plus tard, Pline nous dira qu'il peut également tuer par un simple regard, nous avons la possibilité qu'il s'agisse d'un crachat si rapide qu'on ne l'ait pas vu partir, mais surtout qu'il s'agisse d'un témoignage exagéré. Si cette idée parait évidente, elle est tout de même importante à préciser car un cas similaire est présent dans le livre de Pline l'Ancien. Dans sa description du catoblépas ("qui regarde par le bas"), il précise qu'il s'agit d'une bête éthiopienne petite et faible mais tuant d'un simple regard. Seulement, cette bête, nous le savons maintenant, c'est le gnou. Et si d'autres auteurs avancent qu'il peut aussi pétrifier à travers ses yeux ou cracher un souffle empoisonné, le bovidé n'a, a priori, pas ces capacités. En revanche, il s'agit d'une autre bête très protectrice, souvent agressive, sachant parfaitement se défendre et surtout physiquement impressionnante pour un observateur n'en n'ayant pas l'habitude.
A ces différentes raisons expliquant l'attaque par le regard, on peut ajouter l'influence de la légende très populaire de la gorgone Méduse. Elle influera d'ailleurs plus directement sur le mythe du basilisk avec le temps car la capacité de celui-ci à tuer à distance deviendra progressivement une pétrification par simple regard, comme la femme à la chevelure de serpents.
Eowyn and the Nazgul par Deligaris - Dans le Seigneur des Anneaux, Tolkien a repris pour les nazgûls la capacité du basilisk à tuer par malédiction son bourreau.
Pour terminer avec la comparaison entre le basilisk originel et les serpents, si l'on se penche sur la capacité du monstre à abattre le cheval et le propriétaire de la lance qui le tue, il y a de grandes chances pour qu'il s'agisse également de morsure ou d'un crachat trop rapide à voir (ce qui est aisé à cheval puisque notre attention est forcément divisée entre le serpent et le cheval à manœuvrer). Une autre possibilité étant que l'on se pensait aidé par d'épaisses protections et qu'une simple éraflure était sans conséquence alors qu'il suffit de quelques millilitres de certains venins pour faire effet. Il existe également une autre théorie venant de l'extraordinaire système nerveux des serpents qui leur permet de rester dangereux même morts et décapités.
En effet, le fonctionnement du cerveau des serpents facilite certains réflexes (principalement la morsure) qui sont particulièrement faciles à déclencher car leur survie dépend de cette rapidité à répondre au danger. De fait, même douze heures après son décès, la tête d'un serpent peut encore répondre à un stimulus en mordant par réflexe. Les faits divers du monde entier sont remplis d'histoires de personnes ayant subit une morsure parfois mortelle après avoir touché un corps en pensant que le danger était écarté.
En résumé, à part quelques espèces de serpents constricteurs, la plupart des serpents fuient les humains dès qu'ils sentent les vibrations de leurs pas. Mais une fois acculés, ils sont aussi dangereux vivants que morts, restez donc à distance et appelez un expert en cas de besoin. Comme la grande majorité des cas de morsures viennent de personnes s'étant trop approchées volontairement, si vous les laissez tranquilles vous n'avez normalement rien à craindre.
On se retrouve très vite pour la suite et fin avec nettement moins de serpents, c'est promis. Mais parfois, c'est mieux de tout condenser au même endroit.
Ecrit par Anthony Barone dans Bestiaire le 03 Juillet 2019
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